Bertrand.                                       129
officier du Roi et appelant la maifon du Roi à fon fecours, le mari de la plai­gnante étant venu, l'épée dudit particulier auroit été caffée, icelui particulier en entrant dans ledit jeu ayant donné plufieurs coups à la dame Martin, • gagiftc d'elle plaignante, qu'il auroit grièvement blelTée étant enceinte, icelui particulier ayant fait beaucoup de violences et défbrdre dans ledit jeu en forte que quantité de perfonnes fe retirèrent, plufieurs entrèrent fans payer et ayant caufé à la plaignante et fon mari beaucoup de dommage, n'ayant ofé s'en plaindre à caufe qu'il s'eft dit officier du Roi. Et cejourd'hui, environ les neuf à dix heures du matin, la plaignante étant en fa chambre fur ledit Pont-au-Change, elle avoit été furprife d'y voir entrer ledit particulier avec un autre particulier à elle inconnu ; lefquels auroient dit à la plaignante qu'ils vouloient qu'elle fit remettre une lame neuve à fon épée au lieu de celle qui fut caffée le jour d'hier, elle auroit vu que fept autres particuliers, tous en épée et fe difant tous officiers, feroient entrés dans ladite chambre en mena­çant la plaignante et ledit Bertrand, fon mari, qui n'étoit lors à la maifon ; en forte que la plaignante, pour éviter les menaces dudit particulier et huit complices, fut obligée de faire' mettre une lame neuve à ladite épée par le nommé Landier, maître fourbiffeur, auquel elle a promis de payer le prix. Lefquels particuliers, après que ladite lame a été mife à l'épée dudit parti­culier qu'elle a appris depuis fe nommer Levacher et être clerc de notaire, ledit Levacher et huit particuliers qui l'accompagnoient s'en feroient allés. Et d'autant que ce procédé eft intolérable, s'eft retirée par-devers nous pour nous rendre plainte du contenu.
Signé : Bourdon.
{Archives àet Comm., n" io.)
II
Le mercredi 16 février 1707, fept heures du foir, en conféquehce du réqui-fitoire fait à nous Charles Bizoton par les fieurs Pdiffon et Difiey, comédiens, tant pour eux que pour les autres comédiens de Ia troupe du Roi, fommes tranfporté, affilié des fieurs Biétrix et Larcher, dans Ia loge du nommé Alexan­dre Bertrand dans le préau de la foire ; où étant, avons remarqué qu'après la danfe de corde l'on a levé une toile qui fert de réparation du théâtre au parterre et auflitôt eft paru fur ledit théâtre un.arlequin, un fcaramouche et un docteur qui "ont commencé à jouer une pièce intitulée : la Fille capi­taine (1), laquelle pièce a été jouée en entier par tous les acteurs qui com-pofent ladite pièce.avec les intermèdes et des danfes de payfans. Et après
(0 Le véritable titre dc cette mauvaise pièce est -He est toute en monologues.
Sp.
. la Fille savante, ou Isabelle fille capitaine.;
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